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— L’Art et la guerre —

 

Un petit sujet bien léger aujourd’hui : nous parlerons troisième guerre mondiale, intelligences artificielles et quelles sont les responsabilités d’un artiste dans la traversé de cette crise sociale et environnementale.

Ces derniers temps, je me penche sur l’actualité géo-politique d’un peu plus près. J’ai commencé de très loin avec les manifestations contre la réforme des retraites, puis l’incompréhension de la création des mégabassines et des violences à Sainte-Soline m’a laissée pantoise, et enfin, j’ai dérivé sur un sujet autrement plus joyeux : la troisième guerre mondiale. D’abord une interview, ensuite un journal, puis un hors-série entier sur le sujet, bref je me documente sur cette crise que nous nous prenons en pleine figure.

            Paradoxalement, cela ne me fait pas peur, ou n’entraine aucun sentiment d’angoisse particulier. Que nous nommions cette crise « troisième guerre mondiale » ou non, finalement la crise est dorénavant inévitable et il est préférable d’e l’observer avec honnêteté, plutôt que d’essayer de maintenir un système déjà disparu. J’observe cette crise, j’en lis les experts et finalement ce qui me choque le plus – bien plus que l’inflation, les intelligences artificielles et les guerres – c’est le niveau de machisme ambiant. Patriarcat, colonialisme, déconnexion au vivant… tout est là. Et les mecs continuent de se regarder le nombril sans un instant remettre en cause leur système.

– Intelligences artificielles –

Récemment 1100 personnalités, dont quelques milliardaires de l’informatique, ont demandé une pause dans les recherches de l’intelligence artificielle indiquant que celles-ci pourraient présenter un réel risque pour l’humanité. Sans blague.

  Les premiers livres traitant du sujet remontent à 1872, où Samuel Butler décrivait déjà une société où les machines pourraient prendre conscience et s’octroyer le pouvoir par la même occasion. Cela fait plus de cent ans que des romans et des films traitent du sujet et le son de cloche est toujours le même : les machines deviennent de plus en plus performantes au point de pouvoir prendre des décisions par elles-même et finalement utiliser les humains pour leur reproduction.

            Même dans les livres où les machines ne prennent pas le pouvoir – je pense au genre spacio-fantastique comme le Cinquième élément ou Dolorian – ces univers ne brillent pas par la diversité de leurs écosystèmes naturels. Nous y trouvons des villes hyper informatisées sans aucune plantes ni aucune autres espèces naturelles que des humains ou des extraterrestres anthropomorphés.

            Ahhhhhh mais mincccceee!!!!! Suis-je complètement stupide ?! Je vous parle de fictions et d’artistes alors que nous parlions géo-politique ! Voyons… Cela n’a aucun rapport !  Ces artistes sont juste de doux rêveurs complètement déconnectés de la réalité voyons ! Ce ne sont que des fables ! Et bien entendu aucun chef d’état ou milliardaire de ce monde ne prendrait une quelconque décision à partir d’une fiction littéraire ! Bah voyons. Pourtant, force est de constater que toute cette littérature parfois centenaire avait vu juste, et que tous ces scenarios fictifs sont aujourd’hui en train de prendre pied dans la réalité. Alors fables ? Rêveurs ? Peut-être. Mais finalement ne serait-il pas temps de repenser la place de l’artiste ? 

 

– La place de l’artiste dans notre société –

« Les artistes sont les Indiens du monde blanc » disait John Fire Lame Deer, un grand homme médecine de la tribu Lakota. « On traite les artistes de rêveurs vivant dans les nuages, de gens imprévoyants incapable de mettre de l’argent de côté, refusant de regarder la réalité en face… Exactement pareil pour les indiens ! Lorsqu’un peintre entrevoit une toile dans son esprit, qu’il pressent un image, qu’il peint un tableau différent de ce que ses seuls yeux voient, c’est de ce même monde que je tire mes visions. »
            Les peuples indigènes, aujourd’hui, font front contre la destruction de leur habitat et contre la destruction du vivant. Et ces peuples ont tous en commun un respect de l’art médecine.  Pour eux, l’artiste n’est pas une personne fantasque mais bien une personne en lien avec le subconscient de notre terre.

    Depuis plus de 100 ans, l’artiste blanc se connecte à des scénarios de fin du monde, de zombie, de sur-mécanisation de notre planète. Et s’il n’avait pas conscience de sa fonction dans la société, ses prédictions n’en demeurent pas moins réelles. Écocides, pandémies, intelligence artificielle… Toutes ces inventions qui tenaient du pur rêve il y a 100 ans sont aujourd’hui bel est bien réalité.

– Prendre place en temps qu’artiste –

J’utilise des exemples et des citations pour vous rendre palpable le rôle de l’artiste, mais en temps que femme-artiste, c’est une évidence absolue que l’artiste tisse et nourrit les liens dans l’invisible en connexion avec tout le vivant qui nous entoure. Lorsque je tricote un pull pour une personne, je me connecte avec son prisme énergétique et je résous des nœuds dans l’invisible, lorsque je peins une plante, un oiseau, une muse… tout un processus de connexion et de guérison s’ouvre à moi et je contacte des relations et des traumas parfois lointains. Oui être artiste, aujourd’hui, c’est être en lien avec tout l’invisible et donc c’est avoir un pouvoir sur ce qu’il se passe avant la matière.

        Ne pas prendre conscience de cette responsabilité, c’est utiliser ce pouvoir à mauvais escient. Lorsque les céramistes de Fès se transmettent des motifs de génération en génération, ils nourrissent un lien, une communauté, ils créent du vivant et le partagent. Quand de « grands designers » s’emparent de savoirs ancestraux et déposent un copyright dessus, ils privent le vivant de ses ressources exactement de la même manière que des milliardaires s’accaparent aujourd’hui des ressources vitales.

            Quand le monde masculin blanc s’accapare le monopole de l’art, il prive de voix les femmes, les enfants, les personnes non genrées. Ils privent de voix les personnes racisées et les autres cultures qui constituent notre humanité, ils privent de voix le vivant : les arbres, les oiseaux, les insectes, les animaux, toutes les interactions subtiles qui constituent notre nature.

            Notre posture en tant qu’artiste est dorénavant absolument primordiale. Nous ne pouvons plus aujourd’hui nous permettre de fermer les yeux sur ce qu’il se passe. Créer en lien avec le vivant dans le respect des interactions subtiles : oui. Créer pour assouvir notre petit besoin égotique de créateur : non. Créer au service d’une production écocide : encore moins. Il est temps que chacun retrouve son pouvoir, son centre et q’une révolution artistique émerge pour soutenir le vivant.

 

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