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— Nommer l’invisible —

 

Suite à ma museletter de la semaine dernière, sur le burn out, j’ai reçu beaucoup de retour. Certaine personne essayait inconsciemment d’amoindrir la situation, d’autre se sont demandé la différence entre le burn out et la dépression ? Bref beaucoup de questionnement, mais une chose était sûre : il y avait bien matière ici à une museletter supplémentaire sur le sujet.

   Avant même de commencer, je voudrais rappeler que je ne suis pas une experte. Je parle de mon expérience, des échanges que j’ai pu avoir avec d’autres personnes qui ont traversé le burn out également, et de ma compréhension, aujourd’hui, de ce que j’ai vécu. 

           La semaine dernière, suite à ma museletter, j’ai eu plusieurs discussions et je me suis rendue compte que le sujet était finalement, pas si bien connu que ça. J’avais donc aujourd’hui envie de te parler du burn out, pour que tu comprennes plus globalement de quoi je parle, et aussi de l’importance de le nommer pout toi et ton entourage.          

— Burn out —

  « J’étais persuadée que le burn out c’était la nouvelle lubie à la mode et que ça n’existait pas vraiment. Puis un jour, ma collègue a fait un burn out. Quand elle est revenue six mois plus tard, j’ai été frappée. Non ce n’est pas juste une fatigue. Elle avait réellement besoin d’aménagement pour être accueillie et pouvoir travailler. Non ce n’était pas juste une simple fatigue, elle était vraiment psychiquement abimée » Voilà le témoignage d’une salariée à une réunion sur le sujet de l’intégration des handicaps dans le monde du travail.

                 Et ce témoignage raconte beaucoup de chose. Il raconte combien ce phénomène n’est pas pris au sérieux jusqu’à ce que l’on y soit confronté. Il raconte que non, il ne s’agit pas juste d’une fatigue chronique et que oui, derrière, cela demande un vrai aménagement pour pouvoir réintégrer la société avec respect pour la personne.

             Dans le cas de ce burn out, nous sommes dans le cas d’un burn out du travail chez une salariée. Cette personne a donc pu aller voir un médecin qui lui a fait un diagnostic et qui lui a fait un papier écris noir sur blanc « burn out ». Elle a pu en parler autour d’elle, être arrêtée, et reprendre le travail six mois plus tard avec des conditions de travail aménagées — attention je ne dis pas que c’est moins grave, je dis juste que c’est vu et reconnu.

 

— le burn out chez la mère et l’entrepreneure —

 Si le burn out professionnel a mis des années avant d’être reconnu —  quoi ? Le milieu du travail peut ne pas être respectueux de l’humain ?  — le burn out maternelle lui est encore loin de trouver sa place. Parce que oui, ça demanderait de reconnaitre qu’une maman en fait cinq fois plus que son homologue masculin et que « changer des couches, penser à tous les RDV de la familles, gérer l’orthophoniste, amener son enfants au cours de musique le mercredi avant d’aller chercher le deuxième à son cours de judo, le tout en pensant à refair le stock de pantalon sur Vinted parce que le petit à pris trois tailles en six mois » ne soit pas, finalement, la joyeuse image d’Épinal que nous vend le patriarcat.

             Et si on rajoute en plus que cette maman est entrepreneure, alors on rajoute à la charge mentale : la fragilité de la structure, devoir vendre son steak, générer du chiffre d’affaire, faire face aux remarques du mari qui n’est pas toujours soutenant, bref soyons honnête cette maman est alors facilement en grande situation de vulnérabilité, et ça il y a peu de monde pour le voir et le reconnaitre  — et donc soutenir.

            Ajoutons encore à ça un COVID, un déménagement et/ou l’hospitalisation d’un être cher et on s’écroule. Et en fait c’est normal. Nous somme juste des êtres humains. Sauf que quand on est dedans, et bien ça on ne le voit pas. On finit en roue libre comme un hamster dans sa cage et puis on finit par se prendre le mur.

— l’importance de nommer —

  Beaucoup de dépression et/ou burn out trouve leurs racines dans l’invisibilisation. L’entourage ne se rend pas compte de tout ce qui est vécue par une personne et ce, que sa charge soit réelle ou non – un ressenti est un ressenti et il ne demande pas de justification. Chaque personne a ses propres limites, ses propres faiblesses et nous n’avons pas a juger de ce qui devrait être supportable ou non.

          Dans le cas d’un burn out maternelle et/ou entrepreneurial les limites sont plus floues, il est hyper facile de ne pas s’en rendre compte tout de suite, de ne pas comprendre ce qui nous arrive. Dans mon cas par exemple, je peux vous en parler seulement un an plus tard, mais à l’époque j’avais les quatre pieds dedans et je ne comprenais pas.

          Durant cette période, je n’ai reçu que très peu de soutien pour la simple et bonne raison que j’étais incapable de nommer ce qu’il se jouait chez moi. J’ai continué à faire tourner la machine comme je pouvais de telle sorte que beaucoup de monde n’apprend que maintenant que j’ai eu un passage à vide l’année dernière.

            Nommer le burn out et en parler autour de soi c’est d’abord reconnaitre que ça ne va pas et que l’on y arrive plus. C’est oser redéfinir les limites et dire à son compagnon que là on ne pourra plus porter autant, c’est  responsabiliser ses enfants — non cette chaussette ne se déplacera plus toute seule jusque dans la panière à linge sale — C’est faire comprendre à l’entourage qu’une femme à le droit a autant de respect que ce qu’elle donne elle-même à son entourage.

— Et l’entrepreneure dans tout ça ? —

 

Dans l’entrepreneuriat, il y a beaucoup de « il faut ». Il faut : nourrir son compte Instagram tous les jours pour que les algorithmes nous gardent dans le game, il faut construire une offre cohérente et définir sa cible, il faut apprendre à pitcher son projet en meeting, et surtout il faut générer du CA pour que notre boîte soit rentable.

          Alors très concrètement, je ne faisais déjà rien de tout ça avant, mais alors maintenant, ce n’est plus du tout le cas ! La première chose que j’ai faite suite à burn out, c’est de reprendre un travail à mi-temps. Avoir mon CA comme épée de Damoclès sur mes projets n’était juste plus possible. J’avais besoin de réouvrir des espaces de plaisir. Depuis le mois de janvier, je ne génère plus un seul revenu avec ma boite. Par contre, j’ai réouvert des espaces d’exploration et d’apprentissage, j’ai réouvert l’espace pour me dire « là maintenant je me fais plaisir ». 

          J’ai réouvert l’espace pour me réinventer et je vois de nouvelles choses émerger naturellement. J’écris ma museletter quand c’est ajusté pour moi, je publie sur les réseaux quand j’ai envie, je discute avec les gens pour le plaisir de la relation, je mets en place des initiatives dans la vraie vie, bref, je me fais du bien.

          Pour moi le burn out, se caractérise par une incapacité à reprendre les chose telles qu’elles étaient avant et c’est tant mieux ! Si tu es concernée par un passage à vide ou un burn out, repose toi, prends ton temps et prends le temps de redéfinir ce qui peut être aménagé pour toi.

 Voilà ma petite parenthèse sur le burn out. Promis les prochaine fois, je reprends le lien avec la création en vous partageant comment j’ai pu me remettre au centre — j’ai pleins pleins pleins de sujets différents que j’ai envie d’aborder avec vous ! Mais pour l’instant, je te souhaite une très bonne semaine et te dis à tout bientôt ! 

PS : que tu aies aimé ou pas aimé cette museletter, n’hésites pas à venir m’en parler si l’envie t’en viens, c’est avec plaisir que j’échange avec vous ! Je suis à chaque fois touchée d’apprendre que mes réflexions solo peuvent faire des chocapics chez les autres ! 

La museletter c’est un espace intimiste où je te partage mon quotidien d’entrepreneure et de créatrice. Si tu veux les recevoir directement dans ta boîte mail, inscris toi à la museletter !  

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