— Trail, secrétariat et compétition —
Cet hiver, j’ai travaillé cinq mois au Club des Sports de La Clusaz, en tant que secrétaire. Une éxpérience surpenante qui s’est terminée vendredi dernier. Durant ces cinq mois j’ai été au contact du sport de haut-niveau et du secrétariat : deux espaces qui m’ont appris à décomposer certaines de mes habitudes.
Début décembre, j’ai embarqué pour cinq mois, deux jours par semaine, en tant que secrétaire au Club des Sports. Le Club des Sports, c’est un endroit surprenant, aux antipodes de ce que je suis : c’est l’endroit où l’on entraine les jeunes de 6 ans à 18 ans dans l’optique d’intégrer les équipes de France de Ski. Nous sommes donc ici dans une univers sportif de compétition haut niveau entouré d’athlète de tout âge.
Le travail que j’y ai effectué n’était pas fou : gèrer les inscriptions, répondre aux appels et aux mails, rentrer des bases de données sur des tableaux Excel… Mais ce que j’ai appris au contact de l’équipe du club, c’est que je travaillais certes très bien, mais surtout beaucoup trop vite.
– Secrétariat et cerveau trop rapide –
Pour la première fois, j’ai pu observer mon cerveau en marche dans un milieu de travail « classique » et je me suis rendue compte que le mode automatique de mon cerveau était : « capte soixante dix informations à la fois, est en état d’urgence constamment et essaie d’aller le plus vite possible ».
Autant vous dire qu’avec ce niveau de vigileance, je n’allais pas tenir longtemps. Prendre le temps a donc été un apprentissage tout au long de ces cinq mois. Prendre le temps de réaliser une tâche étape par étape, être organisée dans mon processus, prendre le temps entre chaque tâche pour boire une tisane et papoter avec mes collègues… Toutes des tâches qui vous semblent peut être evidentes voire basiques mais qui pour moi ne le sont pas.
Je me revois à l’école, avec cette injonction à la vitesse sous-jacente. A Emile Cohl, je ne prenais pas mes pauses parce qu’il faut que j’avance ». Je sautais des étapes par peur d’être plus lente que les autres, et résultat ? La tâche devenait plus ardue car je ne me reposais pas et ne suivais pas le parcours dans le bon ordre.

– Suivre le parcours dans le bon ordre –
Rien que cette phrase me fait frémir. « Suivre le parcours dans le bon ordre ». Instantanément ma rebelle intérieure crie à la tyrannie, à l’absence de liberté d’expérimentation. Juste pour le principe de la contestation, elle serait prête à faire le parcours dans l’autre sens.
Pourtant, souvent les parcours sont conçus avec bon sens. Lorsque l’on apprend à skier, nous apprenons d’abord à faire le chasse neige et à freiner. L’objectif n’est pas de nous brimer, de nous empêcher d’experimenter, mais bien au contraire d’avoir les bases pour pouvoir expérimenter en sécurité. Une fois que je sais freiner, je peux m’improviser à la vitesse ou aux virages car si besoin, je saurais ralentir et m’arrêter.
En acceptant d’aller plus lentement — je fais d’ailleurs l’exercice en écrivant cette museletter, et vous n’imaginez même pas combien ça hurle dans ma tête — je me rends compte que je peux faire pleins de choses comme tout le monde : écrire sans faire de fautes d’orthographe, utiliser un tableaux Excel, créer du lien et papoter avec les personnes qui m’entourent, le tout avec un sentiment de détente.

– La compétition –
Le deuxième point que le Club des Sports à touché chez moi, c’est ma relation à la compétition. Quelques part dans les méandres de mon inconscient, la compétition était un espace malveillant où l’objectif était d’être meilleur que les autres, avec, si besoin, une option « écraser les autres ». Hors ce n’est pas du tout ce que j’ai pu constater durant mes mois au club.
En observant les entrainements au Club, je me suis rendue compte que là encore, les apprentissages se faisaient dans l’ordre. Si à 18ans un sportif est capable d’affronter une compétition avec un mindset confiant et concentré, à 6 ans, l’objectif de la compétition est surtout de participer, être au contact des autres clubs et apprendre le fonctionnement d’une compétition.
Durant leurs années d’apprentissage, les jeunes sont gardés dans un cadre certes fort mais aussi sécurisant. S’il leur ai demandé d’apprendre à se dépasser, il ne leur sera jamais demandé de griller des étapes, ni d’aller trop vite dans leurs apprentissages et encore moins de réaliser des choses pour lesquelles ils ne sont pas encore prêts.
Lorsque j’entendais les coachs accompagner les jeunes dans leurs entrainements, j’étais surprise du niveau de précision dont ils faisaient preuve : La prise au vent, où se situe le poids, la manière d’attaquer la neige avec les quarts… tout est observé avec finesse.
L’objectif de leurs entrainements n’était pas que les élèves soient plus forts que les autres, mais qu’ils apprennent à connaitre leur pratique le plus finement possible pour pouvoir donner le meilleur d’eux même.
– Le trail du bélier –
Le deuxième point que le Club des Sports à touché chez moi, c’est ma relation à la compétition. Quelques part dans les méandres de mon inconscient, la compétition était un espace malveillant où l’objectif était d’être meilleur que les autres, avec, si besoin, une option « écraser les autres ». Hors ce n’est pas du tout ce que j’ai pu constater durant mes mois au club.
En observant les entrainements au Club, je me suis rendue compte que là encore, les apprentissages se faisaient dans l’ordre. Si à 18ans un sportif est capable d’affronter une compétition avec un mindset confiant et concentré, à 6 ans, l’objectif de la compétition est surtout de participer, être au contact des autres clubs et apprendre le fonctionnement d’une compétition.
Durant leurs années d’apprentissage, les jeunes sont gardés dans un cadre certes fort mais aussi sécurisant. S’il leur ai demandé d’apprendre à se dépasser, il ne leur sera jamais demandé de griller des étapes, ni d’aller trop vite dans leurs apprentissages et encore moins de réaliser des choses pour lesquelles ils ne sont pas encore prêts.
Lorsque j’entendais les coachs accompagner les jeunes dans leurs entrainements, j’étais surprise du niveau de précision dont ils faisaient preuve : La prise au vent, où se situe le poids, la manière d’attaquer la neige avec les quarts… tout est observé avec finesse.
L’objectif de leurs entrainements n’était pas que les élèves soient plus forts que les autres, mais qu’ils apprennent à connaitre leur pratique le plus finement possible pour pouvoir donner le meilleur d’eux même.
— En conclusion —
Maintenant que ce travail au club des sports est terminé, je réouvre une page. Cette semaine, je l’ai consacrée à reprendre mes marques, reposer mes fondations. J’ai senti arriver à grands chevaux tous mes mécanismes de « encore plus vite, toujours plus vite », je les ai observé avec attention et je les ai remercié tranquillement.
Non, cette fois-ci, je prendrais le parcours dans le bon ordre et je progresserai par étapes en respectant mon rythme d’action. Une sacrée aventure en somme.
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